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AUTRES PERSONNAGES CONNUS

Diane Deriaz  (1927-2013)

Ecrivain, hôtesse de l'air, trapéziste, catcheuse, amie des poètes dont Olivier Larronde, Diane Deriaz était une athlète d'une grande beauté. Elle a connu de nombreux artistes de l'après guerre et fréquenté Cocteau, Picasso ou Max Ernst. Tour à tour modèle de Man Ray ou muse d'Eluard, elle a fasciné les surréalistes.

C’était une personnalité de Saint-Leu où elle habitait depuis 1932.

Celle qui voulut troquer son vrai prénom (Jeannine Raymonde) par celui de Diane, a raconté ses souvenirs dans un ouvrage publié en 1988 chez Albin Michel "La tête à l'envers, Souvenirs d’une trapéziste chez les poètes". Lawrence Durrell, qui l’avait poussé à rédiger ses mémoires dès 1961, en assura la préface vingt-sept ans plus tard ! Son livre fut même traduit en japonais, langue qu’elle apprit à la suite de différents séjours au pays du soleil levant. Rappelons que Diane fut un temps hôtesse de l’air de la Japan Airlines et que cela lui permit de rayonner dans le vaste monde !

Jeune femme d’une grande beauté, sportive née dans une famille de lutteurs et d’haltérophiles, elle fut trapéziste dès l’âge de huit ans, travailla chez Pinder et Tabarin, lança le catch féminin en 1952 jusqu’à ce qu’une chute lui interdise la poursuite de son art. Elle évoquait ainsi son enfance saint-loupienne et la découverte de sa vocation sportive :« J’allais avec mes parents assister aux concerts de l’harmonie municipale …Je découvris le cinéma en allant dans le somptueux cinéma de Saint-Leu [cinéma casino avenue de la Gare] où l’on réservait ses places comme au théâtre et où, après les attractions de l’entracte avec Georges Guétary et Paul-Émile Deiber, j’éprouvai l’un des chocs de ma vie en voyant Sessue Hayakawa dans « Forfaiture »…

J’avais sept ans et demi [1934] quand, au cours d’une kermesse, je vis un numéro extraordinaire sur le toit de l’école de filles : Un acrobate en smoking… Il s’appelait Edmond Rainat… Cet homme, qui venait de m’éblouir était un vieux monsieur de 63 ans…Il habitait Saint-Leu, pas très loin de chez nous… Un an après notre rencontre, j’avais huit ans et demi, Rainat voulait faire de moi une professionnelle… Un journal m’appela « la Shirley Temple du trapèze »…On avait installé un trapèze dans notre jardin [près de la place des Martyrs de la Libération]. Entre le marronnier et un mur, mon père fixa la barre de soutien… Pendant trois ans je fus applaudie et pelotée dans les kermesses… Mais Rainat fut tenu de partir… Fini l’entraînement dans son jardin qui longeait une voie ferrée et où plongeaient les regards des conducteurs de locomotives qui ralentissaient en nous voyant… »

Elle raconte aussi comment elle connut la famille Larronde en 1936: « Je traversais un long désert quand, à l’école, j’éprouvai un coup de foudre, un coup d’amour, cette chose merveilleuse et épouvantable. Pour une petite fille, de deux ans plus jeune que moi… Myriam Larronde…C’est un miracle qu’elle, puis son frère, qu’elle me présenterait un mois après, m’aient acceptée comme amie… Les Larronde allaient devenir ma deuxième famille, non ma vraie famille, et Olivier le grand amour de ma vie …Ils m’ouvrirent les portes de leur demeure, à trois cents mètres de chez moi…[rue Cognacq-Jay] Le père [Carlos Larronde]… était, avant tout poète…Olivier…ses maîtres étaient les poètes et les œuvres. .. Grâce à lui, à douze ans [1938], j’ai lu Lautréamont…Ses poètes préférés étaient Baudelaire, Verlaine, Nerval, Artaud, Cocteau…Olivier connaissait et adorait les surréalistes…

Une tragédie s’abattit sur la famille Larronde en 1939. Carlos, âgé de cinquante ans environ, eut une attaque cérébrale…Il mourut… Olivier hurla pendant trois jours et trois nuits…Le choc subi préparait sans doute les crises d’épilepsie qui l’affecteraient plus tard…Deux ans après, le destin frappa de nouveau…Olivier me rejoint. Mimi était morte. Mimi c’était Myriam… Ma passion pour Myriam s’est reportée sur Olivier… »

Olivier Larronde, le poète oublié, qui vécut son adolescence dans notre ville et dont une rue porte le nom depuis 1985. Celui qu'elle avait connu petit garçon et qu’elle appelait avec tendresse :Mon bel Olivier.« Pour moi, c’était un prince, radieux, gai, qui jouait sur les mots avec une rapidité un peu semblable à la vitesse des patins à roulettes sur lesquels nous nous envolions. »

Dans un entretien qu’elle accorda au cinéaste Bernard Pavelek en 1991 elle parle du « sublime poète, très difficile, mais magnifique ! »... de « ses poèmes parmi les plus beaux de la langue Française »…Elle poursuit : « Je comprends qu'il ait fallu attendre si longtemps pour que ça fasse un petit "jus", comme ça autour de son œuvre.. » 

Elle connut toute l'intelligentsia culturelle de l’après-guerre et fréquenta Eluard dont elle fut un temps en 1948 la « muse inspiratrice ». Leur première rencontre est due au hasard. Dans son livre, Diane parle d’un recueil de poèmes signé Desroches qui la séduisit, d’une lettre adressée au poète inconnu et d’un rendez-vous où le miracle se produisit : elle le fit rire !

 

 

N’hésitez pas à parcourir la vidéo de 1964 sur Eluard accessible sur le site de l’INA pour y retrouver quelques images fugitives de Diane disant que les deux choses que détestait le plus Eluard étaient les hommes et les chevaux et que les deux choses qu’il aimait le plus étaient les femmes et les écrevisses . Jacques Audiberti, qu’elle rencontra grâce au cinéaste Jacques Baratier, lui dédicaça sa pièce « Jeanne d’Arc » en 1950. « Un grand poète », dit-elle de lui lors du même entretien précité, « un grand rigolard, aussi, asthmatique...qui m'a émerveillé, qui a écrit une pièce superbe, que je lui ai inspirée et qui s'appelle Pucelle, ça c'est un privilège!...  « parce que je lui rappelais... Jeanne d'Arc !... J'étais jeune... J'avais un côté "guerrier", très forte, physiquement, et un peu aventurière... J'étais... un peu voyante !... Un peu guérisseuse, révoltée, croyant qu'on pouvait faire des choses difficiles, comme la grande Jeanne, voilà, alors il avait trouvé un sujet d'inspiration et il a écrit une pièce superbe sur Jeanne d'Arc ! ...Où Jeanne est dédoublée, il y a deux Jeanne, c'est à dire la Jeanne guerrière et puis une Jeanne sous-jacente, invisible, qui est une paysanne, très simple, qui correspond assez bien à la dualité, enfin à la dualité, aux deux personnes que je suis, en fait il y en a cinquante, probablement, comme tout le monde, on est "Jeckill and Hyde"... Comme vous, probablement...  Mais enfin ça c'est évident que, si on me dit : "Comment vas-tu ?", je ne comprends pas très bien, parce que, à quel "tu", s'adresse-t-on ? Il faut dire: "Comment allez-vous ?" Parce qu'on est plusieurs, "Comment vas-tu ?" c'est idiot !"

 

Elle joua un petit rôle dans un des films de Baratier « l’Araignée de satin »  en 1983 et dans « Rue du Bac » de Gabriel Aghion en 1990. Elle croisa la route de Cocteau, Picasso, Man Ray, dont elle fut le modèle (photo ci-dessus), Max Ernst et bien d’autres…

Roland Penrose, qu’elle fréquentait depuis Noël 1953, quand il la reçut dans sa propriété de Farley Farm, dite « Maison des Surréalistes » avec, entre autres, Max Ernst, Caroline et Dominique Eluard et qu’elle commença un « ménage à trois » avec lui et son épouse Lee Miller, passa les dernières années de sa vie en sa compagnie. Ils voyagèrent tous deux à travers le monde entre 1980 et 1984, aux Etats-Unis, au Kenya, au Sri-Lanka, aux Seychelles…  Dans son essai intitulé “The Lives of the Muses: Nine Women & the Artists They Inspired”, Francine Penrose parle d’une “long affair with the trapeze artist Diane Deriaz”…

Ses archives avaient en partie disparu il y a quelques années lors d'un incendie dans un appentis au fond du jardin de la petite maison qu’elle occupait rue du Général de Gaulle et qui lui servait aussi  à entreposer ses peintures. Elle avait été beaucoup frappée par la perte de nombreuses correspondances originales, perte qu'elle considérait comme irréparable.

Croisée  trois semaines avant sa mort et trouvée très affaiblie, comme on lui demandait des nouvelles de sa santé en lui faisant miroiter" l'arrivée du printemps», elle avait répondu "et de ma mort aussi"...

Son nom a été donné à une salle municipale :

Nouvel Observateur 6 mai 1988Nouvel Observateur 6 mai 1988

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Les époux Macaigne

Les époux Macaigne font partie des  bienfaiteurs de Saint-Leu.

En 1936 est publié, aux éditions Aimé Legrand, l’ouvrage de Maxime Hector Jules Macaigne et de son épouse Sonia de Kachperoff, tous deux connus pour leur dévouement aux habitants de Saint-Leu, intitulé La vie dictée par la science. Le professeur Macaigne, né en 1862 et mort en 1944, reçu à l’internat en 1888, élève du Dr Roux, fut médecin militaire major de 1ère classe à Versailles et fut également l’auteur d’un Précis d’Hygiène en 1911.

Son épouse est demeurée célèbre pour le développement des hôpitaux militaires mobiles dont elle prôna l’utilisation durant la 1ère guerre mondiale. Leur propriété de l’avenue du Parc fut léguée à la municipalité en 1941 afin d’être utilisée pour y créer un centre d’accueil pour les personnes dans le besoin. Devenue parc communal, elle abrite aujourd’hui la Maison d’Accueil Spécialisée depuis 1987.

 

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Robert Decamps (1902-1998)

Robert Decamps était un grand chef de la résistance pendant la deuxième guerre mondiale.

Robert Decamps est né le 29 Mars 1902 à Paris. Après une scolarisation à Paris, il fait partie des Éclaireurs de France, avant d’être appelé au service militaire en 1922. Affecté au 243ème régiment d’artillerie de campagne, il se porte volontaire pour les théâtres d’opérations extérieures (TOE) et AFR et est affecté en Haute Silésie au 237ème régiment d’artillerie de montagne. Il est alors blessé, lors d’une mission en zone ennemie et ramène son détachement monté, sans aucune perte, avec les renseignements escomptés. Il reçoit la Croix de Guerre des TOE avec citation, et suit les cours des EOR .Rendu à la vie civile, il rentre à la Ville de Paris comme conducteur de travaux, puis comme régisseur de droits communaux, dans une société concessionnaire de gestion des foires et marchés. 

Il quitte alors Paris pour venir habiter à Saint-Leu la Forêt, avec ses parents et sa sœur. Il se marie dans les années 1930 et a deux enfants, lorsque la seconde guerre éclate. Il est mobilisé en septembre 1939 et réformé en décembre suivant pour une pleurésie. Il se réengage le 10 mai 1940 et est démobilisé en août suivant. Il revient donc à Saint-Leu, occupée par les Allemands.

Son action durant la seconde guerre a été résumée dans sa citation de proposition pour la Légion d’honneur : « Entré dans la Résistance à l’appel du général De Gaulle en 1940 fin septembre. A groupé sous la dénomination « Groupe Reconstitué Jacquet de Lille » les premiers patriotes de Seine-&-Oise pour porter aide et protection aux prisonniers évadés avec passage des zones à Montceau les Mines et Noyers.

Dès 1941, a contribué à l’édification de la chaine d’évasion par les Pyrénées pour les volontaires rejoignant les FFL, par le col d’Arrens. À la suite de la destruction du Groupe Jacquet par les forces allemandes en avril 1942, a sauvé par son initiative les 18 survivants de cette phalange patriote et a créé la section seine-&- oisienne du mouvement Libre Patrie pour continuer la lutte clandestine, coopérant personnellement à l’organisation des groupes de ce département ainsi que ceux de l’Aisne, la Somme, le Pas de Calais, l’Yonne, la Corrèze et la Dordogne. A assuré lui-même le passage aux israélites, aux recherchés politiques, aux agents des SR1 en zone sud avec les points de relais de Cherval et d’Argenton sur Creuse. Durant l’année 1942-1943 a fourni un travail important de repérage et de prospection des défenses côtières ennemies, provoquant des destructions efficaces à Méault (camp d’Aviation), à Ault-Onival, Mers, la Croix au Bailly, Picquigny, le Crotoy, Abbeville (Somme) (batteries et dépôts de munitions). A pratiqué le récolement d’armes, munitions, etc. dans la région de Soissons (Failly-PreslesBoves-Chassemy) en vue de leur possible utilisation à la libération du territoire, ces dépôts furent à la base de l’armement des FFI (OCM) en aout 1944.

Le mouvement Libre Patrie étant dispersé en octobre-décembre 1943 par les arrestations massives de la Gestapo, il entre au réseau Arc en Ciel avec 170 agents de SR et 2 groupes de corps francs d’Action pour continuer à mener le bon combat. 1 Service de renseignement.   4 Vingt sabotages d’ordres divers à l’actif des corps francs et quatre cents fiches de renseignements par les agents constituent l’avoir de ses services de décembre 1943 à août 1944. D’abord agent SR P2, puis agent côtier, chef de secteur, il termine son activité comme chef de région, chargé de mission de 1ère classe. D’autre part, pour le compte de l’Armée Secrète, il fonde en janvier 1944, pour la Seine-&- Oise, la subdivision nord dont il assume la direction et rassemble 2400 hommes et gradés en vue des combats libérateurs. Du 18 août au 20 septembre 1944, en liaison d’abord et ensuite en collaboration avec la 5e2 division d’infanterie américaine, il poursuit brillamment l’ennemi de tout le nord du département, après leur avoir tenu tête sur la boucle de la Seine, d’Épinay à Conflans, puis sur la Nle 14 jusqu’à la Nle 1. Malgré les engagements violents de la Patte d’Oie d’Herblay, les Bois des Petits Sables, des Fontaines, du château de Pontalis, des carrières de Méry et le nettoyage des forêts de l’IsleAdam, Montmorency, Orry et Carnelle, il ménage ses effectifs et fait subir des pertes imposantes à l’Allemand. Vingt trois de ses hommes sont tués, après les trente camarades résistants morts ou disparus de l’occupation, l’ennemi a perdu 123 soldats dans cette période insurrectionnelle, plus 73 prisonniers dont 2 officiers. Un important matériel de guerre a été récupéré dont 1 canon de 88, 8 pièces anti-char, plusieurs dizaines de mitrailleuses et armes automatiques et quelques 200 fusils, pistolets, coups de poing sans compter quatre tonnes de munitions diverses et plusieurs véhicules.

Adjoint au colonel chef de région, est titulaire de la Croix de Guerre des TOE et 1939-1945. »

De retour dans la vie civile, en 1945 il reprend son activité de régisseur de droits communaux, mais garde un contact avec les associations patriotiques en qualité de trésorier général de « Rhin et Danube » et de secrétaire général de la fédération de l’Armée Secrète ; membre fondateur du Comité d’Action de la Résistance, il est nommé liquidateur national du sousréseau FFC Arc en Ciel (décision ministérielle du 17 janvier 1958) en remplacement du commandant Héron.

Il est élu durant deux mandats au conseil municipal de Saint-Leu la Forêt (1er adjoint au maire) et se retire de toute activité en 1978. Il décède en avril 1998. Un hommage public lui sera rendu, lors d’une cérémonie le 22 Avril 1999, par le ministre de la Défense, durant laquelle a été inaugurée une plaque commémorative apposée sur sa maison, rue de Chauvry, en présence de sa famille et de son épouse, elle-même décorée de la Croix de Guerre avec étoile d’argent, par le général De Gaulle le 31 décembre 1945, en qualité d’agent de liaison dans les réseaux de la Résistance, et de la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance. Chevalier de la Légion d’honneur (en 1948…) Croix de guerre 1939-1945 avec 2 citations (dont 1 palme) Croix de guerre des TOE avec palme (1922) Médaille de la Résistance (décret du 14 juillet 1946) Reconnaissance US Medal of Freedom (USA) King’s Commendation for brave Conduct (GB)

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Fernand Choisel

Né en 1929, Fernand Choisel est un journaliste sportif, sur Europe 1 dans les années 60-70. Il vécut de nombreuses années rue Cognac Jay à Saint-Leu-la-forêt.

Il commenta notamment les événements de Mai 1968 : Alors que les grèves et barricades empêchent les journalistes généralistes d’exercer leur métier, la direction d'Europe 1 décide d’envoyer  Fernand Choisel, journaliste de sport pour décrire les affrontements entre CRS et étudiants. Sa description est si fidèle aux événements qu’elle fera dire à Annette Levy-Willard : « Le meilleur, c’est Fernand Choisel », grâce à son travail, son magnétophone de 13 kilos à l’épaule, « on imagine chaque coup de matraque dans la foule ».

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Claire Voisin

Médaille d’or du CNRS en 2016, Claire Voisin, née à Saint-Leu-la-Forêt,  explore avec passion les routes de l’abstraction mathématique. Elle se voit décerner le 23 mai 2017 le Prix Shaw, équivalent du "prix Nobel asiatique" en mathématiques.

Claire Voisin fait des maths partout, tout le temps, du petit déjeuner au coucher, sans écran et sans papier, et de préférence en marchant. En particulier dans les rues de Paris qu’elle arpente toujours à pied. « Mieux vaut ne pas me croiser dans ces moments-là : je suis vraiment dans ma tête ! » Rien ne doit venir la déranger, raison pour laquelle elle n’a pas de téléphone portable. « La concentration doit se passer à l’intérieur de soi, » répète-t- elle. Est-ce la profondeur de ce monde intérieur qui illumine son visage dès lors qu’elle aligne des équations ?

Le grec et le latin, pourvoyeurs d’inconnus

Portée par une joie profonde, menton volontaire, frêle silhouette, elle perçoit des entités invisibles à nos yeux qu’elle tente de communiquer à des générations d’étudiants, à l’École polytechnique ou au Collège de France où l’a conduite sa prestigieuse carrière : des objets mathématiques - appelés variétés algébriques -, dont elle affirme, à la manière des surréalistes, qu’ils sont « plus que réels ». Comme une toile de Magritte qui représente dans le ciel, au-dessus d’un paysage, le contour d’un oiseau échappé de l’esprit. Pour approcher son univers, qui lui a également valu de très nombreuses distinctions nationales et internationales dont la médaille d’or du CNRS en 2016, il faut oublier tout l’héritage du collège et du lycée, l’apprentissage par cœur des définitions. « Rien de fondamental dans tout cela ! », affirme celle pour qui faire des « vraies » mathématiques répond à la définition du philosophe et mathématicien Henri Poincaré : « Qu’est-ce les maths si ce n’est de faire une théorie des choses qui se ressemblent ? »

Voilà lâché le premier de ses mots favoris, "théorie". 

Aussi loin qu’elle puisse remonter dans sa mémoire, Claire Voisin a fait des mathématiques sa seconde nature. Son père, polytechnicien, lui lançait des défis et elle réussissait parfois à l’étonner en proposant une démonstration plus élégante que celle communément utilisée. Mais au lycée, faute de les avoir rencontrées sous la forme mordante et englobante qu’elle préfère, elle a bien failli délaisser ses chères équations pour se tourner vers les lettres, par désespoir. Ce n’est qu’une fois intégrée l’École normale supérieure, à 19 ans, qu’elle a le souvenir d’avoir enfin vécu les vraies joies de sa discipline et qu’elle a pu, ainsi parée, avancer dans la vie. Un chemin qu’elle a arpenté en compagnie de son mari, Jean-Michel Coron - mathématicien bien sûr ! -, suivi bientôt par leurs cinq enfants, quatre filles et un garçon… Si tous ne sont pas devenus matheux, tous ont fait des classes préparatoires où cette discipline occupe une place importante. « Maintenant qu’ils ne sont plus là, je vais reprendre la chorale et le dessin ! », affirme Claire Voisin. Promis.

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Alain Schott

La victoire de Paris est en marche. 

 En ce mardi 22 août 1944, pour sa première parution, la libération de la capitale est imminente annonce le nouveau quotidien « Le Parisien Libéré ». Juste à côté, les premiers exemplaires du « Figaro », du « Monde », de « Libération » ou encore de « Nord Eclair » s’étalent sur le bureau. C’est un véritable trésor que s’est constitué Alain Schott en une trentaine d’années.

Passionné par la presse et les médias, Alain Schott, cet habitant de Saint-Leu-la-Forêt a réuni les premières parutions de centaines de quotidiens, hebdomadaires et magazines français, publiés encore aujourd’hui ou disparus. Le temps d’une exposition consacrée à « La presse en liberté », du 23 au 29 mars au siège de l’Unesco à Paris (VIIe), quelque 200 pièces de sa collection vont enfin sortir des murs de sa jolie demeure.

 Je l’ai exposée une seule fois en ville. Beaucoup de collégiens et de lycéens l’ont visitée. Ça serait dommage que je la garde pour moi », confie l’homme âgé de 56 ans, qui avaient fondé le quotidien « Info Matin » en 1994 avec des associés. Avant de le revendre trois mois plus tard au créateur de Canal Plus André Rousselet.

 Une collection commencée au hasard d’une de ses activités professionnelles. « Quand je travaillais dans une régie publicitaire spécialisée dans la presse, je recevais régulièrement des commerciaux qui m’apportaient des numéros 0 et 1 de leurs journaux. Un jour, mon patron m’a demandé de faire le ménage dans l’armoire. Mais ça me faisait mal au cœur de les jeter. »

Aujourd’hui stabilisée à 2 000 pièces, sa collection en a compté jusqu’à 5 000. « Je ne suis pas la Bibliothèque nationale de France. Je n’ai pas vocation à tout avoir. Ce qui m’intéresse, c’est de retracer l’Histoire de France à travers les n° 1 de la presse. Une trace imparfaite, certes. Mais les journaux, c’est l’histoire dans l’Histoire. »

 

C’est dans cet esprit qu’Alain Schott a également mis la main sur des pièces beaucoup plus rares, comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. « Elle ne m’a rien coûté, sourit celui qui est aujourd’hui à la tête d’un petit cabinet de consulting spécialisé dans les médias. Bizarrement, ce n’est pas une passion qui m’a coûté beaucoup d’argent. Le plus cher que j’ai dépensé, ce doit être 300 € pour la une du Chasseur français de 1885. Les journaux ne sont pas une histoire d’argent. Il en reste peu d’exemplaires et il n’y a pas de marché pour les collectionneurs. J’ai mis trente ans à récupérer la une de L’Equipe du 28 février 1946. C’est un patrimoine en perdition. »

Soigneusement conservés sous des films de polypropylène, à l’abri de l’air et de la lumière, les journaux d’Alain Schott sont dans un état remarquable.

 Aux côtés des principaux quotidiens français, de nombreuses pièces rares et anciennes. Comme « La Gazette » de Théophraste Renaudot, l’un des précurseurs de la presse, datant de 1631. Mais aussi les Déclarations des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et 1795, ou encore « L’Aurore » du 13 janvier 1898 avec le célèbre titre « J’accuse » d’Émile Zola.

 

Moins éloignées historiquement, les unes de « La Libre Belgique » de 1914, du « Canard Enchaîné », né dans les tranchées de la Grande guerre le 6 juillet 1916. Dans sa collection, aussi : des unes de « Combat » et le premier « Libération », ces journaux fondés sous la Résistance, ou encore le journal dactylographié de l’Organisation armée secrète (OAS) en 1961.

 

Alain Schott possède également de nombreux magazines tels un « Marie-Claire » de 1937, un « Paris Match » de 1949 ou même un « Salut les copains » avec Johnny Hallyday de 1962, et un « VSD » avec Isabelle Adjani de 1977. Son rêve ? Récupérer un exemplaire de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

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Christian FJERDINGSTAD (1891-1968)

Il voit le jour dans l’ile danoise de  Christians, le 30 août 1891. Il est le fils de Carl Fjerdingstad et d’Helga Zöylner. Son enfance se passe au bord de la mer, son père étant gardien de phare. C’est ainsi qu’il découvre le goût de la mer, de la faune et de la flore. De ces matériaux, il tirera l’inspiration de ses créations. Il sera aussi considéré comme un ornithologue reconnu.

Il travaille très tôt l’ambre trouvée sur les plages de la mer Baltique. Après plusieurs années d’apprentissage chez un orfèvre du Jutland, il décide d’aller travailler à Copenhague chez un grand bijoutier-joaillier, Aage Schou, qui le fait rêver en lui parlant de Paris.

En 1912, il devient orfèvre créateur et s’installe à Skagen, au nord du Danemark. Il prend part à l’exposition de Charlottenborg en 1913.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en 1914, il quitte le Danemark pour porter secours à la France assaillie. Il s’engage et est affecté à la Légion Étrangère au 1er REP. Une grave blessure à la jambe, en mai 1915, entraîne sa réforme à Poitiers en 1916. Il reçoit la Médaille des Combattants Volontaires, la Médaille Militaire et la Croix de Guerre. Il repart pour le Danemark et va également en Norvège donner des conférences en faveur de la cause française. 

La guerre terminée, il revient en France et s’établit à Fontenay-aux-Roses en 1918, puis à L’Isle-Adam en 1921, au 19 rue Martel. Au salon d’automne de 1921, il remporte un grand succès. En 1924, il entre chez Christofle qui lui confie le soin d’imaginer des collections d’esprit moderne. Il en deviendra le conseiller artistique de 1924 à 1941 en créant notamment la gamme « Etain de Carville ». Pendant cette période, il mène de front ses travaux d’orfèvre et de bijoutier à L’Isle-Adam et il participe à de nombreuses expositions.

En 1934, il s’installe dans une grande propriété au 44 avenue de Paris à L’Isle-Adam.

 

En 1960, il transfère son atelier à Taverny. Sur sa vaste propriété de L’Isle-Adam sera ensuite construite la résidence de la Renarde. Une allée de la ville porte son nom.

 

Il se consacre à la création d’objets dans des matières les plus variées : or, argent, étain, ambre, ivoire, corne, nacre, ...

Considéré comme l’un des fondateurs du style Art Déco, sa passion pour l’ornithologie et la botanique l’amènent à développer une veine naturaliste, organique et fluide servie par une technique où les qualités du métal sont largement exploitées notamment dans le martelage

En 1964, il est fait Chevalier de l’ordre danois de Danebrog. En 1967, il fait paraître son livre « Escapade dans le passé ou la vie d’un danois en France ».

 

Le 27 août 1968, il décède à son domicile du 122 rue de Paris à Taverny où il sera enterré le 31 août. Il laisse une veuve, née Djemil, pharmacienne membre de la société d’histoire de la pharmacie, installée place de la Mairie (47 bis rue du Général Leclerc) et conseillère municipale à Saint-Leu-la-Forêt ainsi que deux filles nées d’un premier mariage.

 Le musée Louis Senlecq de l’Isle Adam conserve une collection magistrale de plus de 150 de ses œuvres.

 La galerie MATHIVET (famille saint-loupienne) 6 rue Bonaparte est spécialiste de ce créateur. 

A St Leu les anciens se souviennent  des belles pièces présentées dans la vitrine de la pharmacie de son épouse.

 

03/08/2018

 

Jean-Baptiste Victor OLRY (c.1800-?)

 

 On parle beaucoup de la famille Olry à Saint-Leu-la-Forêt notamment pour qualifier la propriété qui appartint à la famille au début du 19ème s.et dont le château est occupé par la mairie depuis 1893.

 

Mais on ignorait, jusqu’ à ce que se réalise à Enghien les Bains une vente aux enchères qu’un membre de la famille fut un brillant photographe actif vers 1850.

 

L’ouvrage mis en vente s’intitule :

 

. Autoportraits, portraits et paysages de Saint-Leu la Forêt, Taverny, Montmorency. (Val d’Oise). Vers 1850-1855.

 

Il comprend 60 épreuves sur papier salé et albuminé réunies dans un album oblong. Les légendes à la mine de plomb de certains noms figurent sur les montages en dessous des photographies. Un timbre sec « Olry » apparait sur le montage de la photographie représentant un petit chien (unique timbre sec du photographe dans cet album).

 

L’album est recouvert de soie rouge à motif de feuilles. Les gardes sont moirées blanches et les tranches dorées.

 

-Portraits : 5 x 3,5 à 18 x 14,5 cm.

 

-Paysages : 21 x 27 cm.

 

-Album : 27 x 35 cm.

 

Ce rarissime album personnel de Victor Olry, membre fondateurs de la SFP ( ou Société française de physique qui  est une société savante fondée en 1873 par Charles Joseph d'Almeida, Pierre Augustin Bertin-Mourot, Marie Alfred Cornu, Désiré Jean Baptiste Gernez, Jules Antoine Lissajous, Eleuthère Elie Nicolas Mascart. Reconnue d'utilité publique depuis 1881, elle a pour but de contribuer au développement et au rayonnement de la physique en France en y associant tous les physiciens français.

 

L’album nous fait entrer dans l’intimité du photographe et de ses proches. Il s’ouvre sur un autoportrait du photographe assis tenant un châssis-presse.

 

Il se poursuit par des portraits familiaux, une charmante récréation photographique, des portraits d’amis et d’enfants.

 

On retrouve également des portraits de sa femme et de ses enfants : sa fille Clothilde-Victoire,née vers 1832, qui a épousé en 1853 Paul Edmond Godart de Rivocet (1827-1874) et son fils Jacques (1833-1901), qui a épousé Léonie, la fille de Louis Roederer (Champagnes Roederer). De cette union naitra entre autres Félicie qui s’alliera à la famille de Rohan-Chabot.

 

Très belles vues de fermes et villages dont la qualité et le caractère pittoresque rappellent certaines œuvres d’André Giroux (1801-1879). L’album se termine par une nature morte aux matériels et produits photographiques, déposés sur un socle avec une étiquette « V. Olry St Leu ».

 

 

 

03/08/2018

 

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