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LES PERSONNAGES "ASSOCIÉS" aux BONAPARTE

  

Les 3 sœurs Auguié : Antoinette, Aglaé et Adèle

  Madame Adélaïde Auguié, leur mère, était la sœur de madame Campan et, comme elle, femme de chambre de la reine Marie-Antoinette.

Elle tenta de venir au secours de la reine emprisonnée et, menacée d'arrestation, se suicida, laissant trois orphelines : 

Antoinette, née en 1780 (filleule de la reine), Aglaé née en 1782  (dite Eglé) et Adèle née en 1784. 

 

 Aglaé et Hortense Adélaïde AglaéAglaé 

Elles furent élevées par leur tante Campan dans sa maison d'éducation de St-Germain et devinrent amies intimes d'Hortense de Beauharnais. Antoinette épousa Charles Gamot, directeur des Droits réunis, puis préfet. Eglé, protégée par Joséphine, épousa Michel Ney et deviendra princesse de la Moskowa. Adèle épousa le général de Broc et fut rapidement veuve. Elle devint alors la dame de compagnie et la confidente de la reine Hortense.

Commencent alors les drames :

En juin 1813, au cours d'une promenade avec Hortense à Aix-les-Bains, Adèle se noie accidentellement. Hortense, inconsolable, ramène son corps à Saint-Leu et lui fait élever un superbe monument, toujours visible.

En mars 1815, Charles Gamot est préfet à Auxerre et bien évidemment, c'est là que son beau-frère Ney choisit de rejoindre Napoléon, le 17 (coïncidence de l'histoire).

Le 7décembre 1815 à 3 heures du matin, Antoinette Gamot accompagne sa soeur au Luxembourg pour une visite d'adieu au maréchal qui vient d'être condamné à mort. Puis les deux soeurs se rendent aux Tuileries pour implorer la clémence du roi. Mais celui-ci est en train de prendre son petit déjeuner . . . Charles Gamot assiste à l'exécution de Ney, recueille et nettoie le corps.

Charles Gamot meurt en 1820 et Antoinette épouse ensuite le général César de La Ville, un proche de Ney. Elle meurt du choléra en 1833 et est inhumée près de sa soeur Adèle.

Eglé, princesse de la Moskowa, rejoindra ses soeurs en 1854.

Voici brièvement résumé le tragique destin des soeurs Auguié.

Ironie de l'histoire : elles reposent auprès de Louis, l'époux divorcé d'Hortense, alors que leur amie Hortense se trouve à Rueil!

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Louis-Martin Berthault (1771-1823)

Louis-Martin Berthault était un architecte, décorateur, paysagiste et graveur français qui s'est consacré principalement à des projets d'intérieurs et de jardins.

Il fut chargé par Louis-Bonaparte, futur Roi de Hollande, nouveau propriétaire des deux châteaux de Saint-Leu en 1804, de dessiner le nouveau parc du château du Bas, après la démolition du château du Haut.

Véritable artiste, Berthault, qui dessina de nombreux autres parcs : Malmaison, Le Raincy, Compiègne..., mérite d'être appelé " le Lenôtre du XIXème Siècle ".

                                           

 

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Henri Gatien Bertrand (1773-1844)

 

 Henri Gatien, Comte Bertrand, né le 28 mars 1773 à Châteauroux dans l’Indre et mort le 31 janvier 1844 dans cette même ville, est un général du Premier Empire, compagnon de Napoléon à Saint Hélène.

   

  Jeunesse

Issu d’une famille bourgeoise, Henri Gatien Bertrand naît au château de Raoul à Châteauroux, logement de fonction de son père, Henry Bertrand, maître particulier des eaux et forêt, subdélégué de l’intendance de Bourges au département de Châteauroux. La mère de Bertrand, Henriette Boucher, était la fille d’un inspecteur général des Ponts et Chaussées.

Il est élève chez les pères de la Doctrine chrétienne au Collège Royal de la Flèche, où Descartes l’a précédé. Le 11 septembre 1793, il entre comme sous-lieutenant à l’École Royale du Génie de Mézières, et devient major de sa promotion. Il en sort lieutenant, est promu capitaine le 21 mars 1795 et à vingt deux ans, il remplace pendant près d’un an (juin 1795-avril 1796) l’illustre Monge à la chaire de stéréotomie et de géométrie descriptive de l’École Polytechnique, ce qui témoigne de sérieuses capacités en mathématiques.

 

Carrière militaire

Il sert d’abord dans la Garde Nationale de Paris. Le 10 août, son bataillon se porte aux Tuileries pour défendre la Royauté Constitutionnelle. Sous lieutenant dans la guerre des Pyrénées en 1795 et 1796, il fait partie l’année suivante de l’ambassade envoyée à Constantinople. Il est alors attaché à la mission du général Aubert du Bayet, ambassadeur extraordinaire auprès de la Porte, afin d’aider les Turcs à organiser la défense des Dardanelles. Après bien des péripéties, la mission parvient à Constantinople où elle se heurte à une fin de non-recevoir des Turcs. Bertrand prend alors le chemin de l’armée d’Italie qu’il atteint en 1797.

 

C’est là qu’il rencontre Bonaparte, qu’il suit en Égypte, où il se distingue devant les Pyramides et reçoit alors le grade de chef de bataillon. Il est nommé sous-directeur des fortifications. Légèrement blessé à la tête lors de la bataille d’Aboukir le 25 juillet 1799, son cheval étant tué sous lui,le général en chef l’appelle pour remplacer son chef de brigade et Bertrand, la tête enveloppé d’un bandage, s’élance à l’attaque du fort d’Aboukir, prend le drapeau mais reçoit une blessure à la cuisse. En récompense, il est promu chef de brigade. Le 6 septembre 1800, il est promu général de brigade et le 21 mars 1801, il est nommé directeur des fortifications d’Alexandrie.

 

L’Empereur en fait son aide de camps le 7 mars 1805. A la suite de l’Empereur, il participe à toutes les grandes batailles de l’Empire. Il est à Austerlitz, après la bataille de Saalfeld le 10 octobre 1806 et celle de Iéna le 14 octobre 1806, il obtient la capitulation de la forteresse de Spandau lors de la poursuite de l’armée prussienne le 25 octobre 1806. Il est à Eylau  comme maréchal du palais puis au siège de Dantzig. Il est élevé au grade de général de division le 30 mai 1807, et il est créé Comte d’Empire en mars 1808. DE retour à Paris, le 16 septembre de cette même année, le général Comte Bertrand épouse, à la mairie du Ier arrondissement de Paris Elisabeth Françoise Dillon, dite Frances ou Fanny, fille du général Arthur Dillon, son père et une créole de la Martinique, sa mère, Laure Girardin de Montgérald, petite cousine de l’Impératrice Joséphine.

 LA NAISSANCE, LE MARIAGE ET LA MORT DE FANNY DILLON, COMTESSE BERTRAND

 Madame Bertrand, née Fanny Dillon, ne semble pas, jusqu'à présent, avoir été l'objet d'une étude biographique particulière. Dans un mémoire écrit sur « Bertrand, le Grand-Maréchal de Sainte- Hélène », nous observons la description de la vie de celui qui fut le fidèle, loyal et constant ami de l'Empereur Napoléon Ier, dont il partagea les tragiques angoisses, ainsi qu’un aperçu de la vie de celle qui fut son épouse.

Néanmoins, Madame Bertrand, d'une nature et d'un caractère parfois impulsifs, est en elle-même un personnage de l'entourage immédiat de l'Empereur, dont la vie attachante mériterait d'être racontée ; c'est ce qu'envisage d'entreprendre une Anglaise de Londres, Mrs Jonquil Antony, qui s'est plongée dans cette étude « very fascinating » et qui nous écrit son étonnement et sa surprise « that no one has thought about writing about the lady before ».

 La naissance

 

Celle qui devint Madame Bertrand, Françoise, Elisabeth Dillon, naquit le 24 juillet 1785 au château de Gontreul en France, si près de la frontière belge que c'est à la commune de Quévy-le-Grand 2, en Belgique, que nous y avons retrouvé son acte de baptême sur les registres de cette paroisse, assez proche au surplus, de Waterloo ; le voici :

« L'an mil sept cent quatre-vingt cinq, le vingt cinq de juillet, jut baptisée Elizabeth Françoise Dillon, née le jour précédent au château du Gontreul, paroisse du Grand Quévy par les deux heures du matin, fille de Messire Arthur, comte Dillon, chevalier de l'ordre Royal et Militaire de St Louis et de celui de Cincinatus, Maréchal de Camp es armées de Sa Majesté Très Chrétienne, Mestre-de-Camp-Propriétaire d'un régiment irlandais de son nom, fils de Henry Lord Viscount Dillon, Pair d'Irlande et de Milady Charlote Lee son épouse légitime, fille de Dame Laure de Girardin, Comtesse Dillon, son épouse légitime, fille de feu Messire de Girardin Chevalier et de Dame Elisabeth Hooke son épouse. Fut parain Messire Theobald Chevalier Dillon, Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de St Louis et de celui de Cincinatus, Mestre de-Camp en second du Régiment irlandais de son nom au service de Sa Majesté Très Chrétienne, Moraine Dame Elisabeth Hooke grande mère de l'enfant et veuve de Messire Pierre de Girardin Chevalier.

            Le père présent a signé avec le parain et la moraine.

            Le comte Dillon.

            Le Cher.

            Dillon.

            Hooke Girardin.

            G. J. Du Monceau curé des Quévy, baptisant ».

 

Son père Arthur, comte Dillon, né en 1750, était issu d'une famille d'officiers irlandais au service de la France ; un régiment portait leur nom et Arthur fut colonel propriétaire de ce corps irlandais 3, qu'il commanda effectivement à partir du 24 mars 1772. Il se distingua dans la guerre d'Amérique en diverses expéditions, à La Grenade, à Sainte-Lucie, à Tabago dans les Antilles.

Devenu veuf en 1782 d'un premier mariage, il épousa en 1785 une veuve, Mme de Longpré, qui en 1783-1784 avait été la maîtresse du vicomte de Beauharnais, alors mari de la future Impératrice Joséphine, qui devait décider de se séparer de son époux trop volage. Mme de Longpré 4, née Marie-Françoise Laure de Girardin, devenue comtesse Dillon, mit au monde Elizabeth, Françoise au château de Gontreul ; les signatures au bas de l'acte sont celles du père, le Comte de Dillon, de Theobald, Chevalier de Dillon, parrain, qui servait dans le Régiment de Dillon et qui sera massacré à Lille quelques années plus tard le 29 avril 1792 par ses propres soldats, tandis que le Comte Arthur de Dillon, sera guillotiné à Paris, le 13 avril 1794, pendant la tourmente révolutionnaire, après avoir été Gouverneur de Tabago, puis élu député de la Martinique aux Etats Généraux ; le comte Arthur Dillon était revenu en France en 1785 et s'y occupait de son régiment ; Theobald était alors présent à ce régiment. La mère de la Comtesse Dillon, marraine, signe aussi l'acte de baptême, puis le curé. Pourquoi Fanny Dillon naquit-elle au château de Gontreul ? Nous ne le savons pas ; le comte d'Hendecourt-Gontreuil, propriétaire du château qui est, a-t-il bien voulu nous dire, dans sa famille « depuis la fin du XVe siècle », ne le sait pas non plus 5 ; peut-être existait-il des liens entre les familles de Fanny Dillon et celle des propriétaires du château de Gontreul (ou Gontreuil, ou aussi Gontreil) à l'époque de sa naissance ? Née ainsi en France près de la Belgique où sa naissance fut inscrite, l'épouse du Général Bertrand sera également d'origine irlandaise et créole.

 

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Le mariage

 

Bertrand, né le 28 mars 1773 à Châteauroux, Aide de Camp de Sa Majesté l'Empereur, général de division depuis le 30 mai 1807, était un parti très enviable, par son grade, par sa fonction comme par ses qualités morales; il allait bientôt devenir Comte de l'Empire, mais demeurait célibataire. Depuis deux ans, il soupirait, en vain, auprès de la belle Fanny Dillon, lorsque celle-ci se décida enfin, sur l'intervention même de l'Empereur qui désirait vivement le mariage de Fanny et de Bertrand. Au début de septembre 1808, le mariage fut décidé et l'Empereur devant, peu après, partir pour Erfurt, fit presser les choses.

Il chargea la Marquise de la Tour-du-Pin de préparer le mariage et arrêta que la cérémonie aurait lieu à Saint-Leu la Forêt, chez la Reine Hortense, en annonçant qu'il se pourrait bien qu'il y assistât; cela rendit la Reine Hortense, écrit la Marquise de la Tour-du-Pin, «fort attentive à exécuter de point en point tous les ordres donnés par l'Empereur pour cette solennité. Ainsi, dans un moment où allaient se réunir autour de lui tous les potentats, qui étaient alors à ses pieds, le grand homme avait trouvé le temps de régler les plus minutieux détails de la célébration du mariage de son Aide de Camp favori».

 

Le temps manquait pour aller chercher dans le département de Jemappes, l'extrait de baptême de Fanny et le grand-juge Régnier fit établir un acte qui devait en tenu- lieu à Fanny. Bertrand et Fanny deviendront désormais inséparables; le charme de son sourire, les délices de sa séduisante beauté s'ajouteront aux qualités du soldat brave et du technicien studieux qu'était son mari.  Après recherches, voici les actes de mariage, civil et religieux; voici l'extrait du registre des Actes de Mariage de l'année 1808 du 1er arrondissement de Paris:

 

« Du seize Septembre mil huit cent huit, huit heures du soir, acte de mariage de Monsieur Henri, Gatien Bertrand, Comte de l'Empire Français, Général de Division, Aide de Camp de Sa Majesté l'Empereur et Roi, Commandant de la Légion d'Honneur, Grand-Croix de l'Ordre de la Fidélité de Bade, Chevalier de la Couronne de Fer, âgé de trente-cinq ans, né à Châteauroux, département  de l'Indre, demeurant à Paris rue Neuve du Luxembourg N° 31 de cet arrondissement, fils majeur de Monsieur Henri Bertrand, Membre du Conseil Général dudit département de l'Indre, demeurant en ladite ville de Châteauroux et de Madame Marie Henriette  Bouchet son épouse,

et de Mademoiselle Françoise Elisabeth Dillon, âgée de vingt- deux ans, née au Château de Gontreul, commune de Grand-Quévy, département de Jemmapes, demeurant à Paris chez Madame sa Mère, rue de Joubert N° 17 de cet arrondissement, fille majeure de Monsieur le Général Arthur Dillon, décédé, et de Madame Marie Françoise Laure Girardin sa veuve.

 

Les actes préliminaires pour la promesse du présent mariage, publiés en cette Mairie le Dimanche onze du courant à midi et y affichés jusqu'aujourd'hui à midi sans opposition, l'expédition délivrée par le Maire de cet Arrondissement d'une pétition adressée à Monsieur le Procureur impérial près le Tribunal de première instance du département de la Seine en demande de dispense de seconde publication et de ladite dispense étant à la suite accordée par mon dit sieur le Procureur Impérial le douze du courant, enregistré et déposé aux Archives de cette Mairie conformément à l'arrêté du Gouvernement du Vingt Prairial de l'An Onze, l'Acte de naissance de l'époux, la grosse duement enregistrée d'un Jugement du Tribunal, Chambre de Vacation, en date du quatorze du mois dernier8 homologatif d'un acte de notoriété reçu par le Juge de Paix de cet Arrondissement le douze du courant et duement enregistré suppléant à l'acte de naissance de l'épouse qu'elle n'a pu se procurer assez tôt pour la célébration du présent mariage qui ne peut être différé, attendu les ordres que peut recevoir d'un moment à l'autre mon dit Sieur le Général Bertrand de quitter Paris pour le Service de Sa Majesté, l'acte de décès du père de l'épouse et l'autorisation pour le présent mariage accordée par le Ministère de la Guerre, le quinze du courant, de toutes lesquelles pièces, paraphées aux termes de la loi et qui demeurent annexées au présent acte, il a été fait lecture ainsi que du Chapitre du Code Napoléon concernant les droits et devoirs respectifs des Epoux.

 

Les dits Epoux présents ont déclaré prendre en mariage, l'un Mademoiselle Françoise Elisabeth Dillon, et l'autre Henri Gatien Bertrand, en présence du consentement du père de l'époux et de la mère de l'épouse et aussi en présence de Son Excellence Monseigneur Michel Duroc Duc de Frioul, Grand Maréchal du Palais, âgé de trente six ans demi* à Paris au Palais des Tuileries, de Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Prince de Neufchâtel et Vallangrin (sic), Vice-Connétable de l'Empire, Grand Veneur, âgé de cinquante quatre ans, demeurant Paris rue Neuve des Capucins N° 14, Témoins de l’Époux et de Son Altesse Sérénissime Monseigneur Charles Maurice  Talleyrand-Périgord, Prince de Bénévent, Vice-Grand Électeur Grand Chambellan, Grand Aigle de la Légion d'Honneur, âgé de cinquante trois ans, demeurant à Paris rue d'Anjou de cet Arrondissement et de Son Excellence Monseigneur Hugues Bernard Maret, Ministre et Secrétaire d'Etat, âgé de quarante-trois ans, demeurant au dit Palais des Tuileries, Témoins de l'épouse.

Après quoi nous Frédéric Pierre Lecordier, maire du premier arrondissement de Paris, faisant les fonctions d'Officier de l'état-civil, avons prononcé au nom de la loi que les dits Époux sont unis en Mariage, et ont les dits Epoux, le père de l'époux, la mère de l'épouse et les Témoins signé avec nous après lecture faite. Ainsi signé :

        Bertrand,

        E.F. Dillon,

        Bertrand,

        Girardin Dillon, Duc de Frioul,

        Le Prince Alexandre de Neufchâtel,

        Charles-Maurice,

       Maret,

       et Lecordier Maire »

Le mariage religieux fut célébré à Saint-Leu-Taverny, en la chapelle du château de St-Leu Taverny, résidence du Roi Louis et de la Reine Hortense, le lendemain 17 septembre 1808. Nous avons pu en retrouver l'acte aux archives de l'évêché de Versailles sur le registre de la paroisse de Saint-Leu-Taverny (15e feuillet recto et verso);

le voici:

 

« L'an mil huit Cents huit, le dix sept Septembre, après la publication d'un ban faite en la Paroisse de Saint Louis, Chaussée d'Antin, le onze du courant et en celle de la Madeleine, le même jour sans opposition, dispense des deux autres bans ayant été accordée par Monseigneur d' Astros Vicaire général de Paris, le siège vaquant, les formalités civiles ayant été remplies hier à la mairie du premier arrondissement de Paris; vu le consentement de Monsieur Bonier, Curé de Saint Louis, chaussée d'Antin, à ce que le mariage soit célébré en la chapelle du Château de Sa Majesté le Roi de Hollande en la Paroisse de St-Leu-Taverny, ont reçus la bénédiction nuptiale par Monseigneur Évêque de Nancy en présence de Mr le Curé du dit lieu, savoir d'une part, Monsieur Henry Gatien Bertrand, comte de l'Empire, âgé de trente six ans, natif de Château-le-roux, Évêché de (omission), Comte de l'Empire, Général de Division et aide de camp de Sa Majesté l'Empereur et Roi ; fils légitime de Monsieur Henri Bertrand et de Demoiselle Marie Henriette Bouchet, ses père et mère, de la Paroisse de la Madeleine de Paris ; et d'autre part Mademoiselle Françoise Elisabeth Dillon, âgée de vingt- un ans, fille légitime de défunt Mr Arthur Dillon et de Demoiselle Marie Françoise Laure Girardin, de la Paroisse de St Louis, Chaussée d'Antin ; la dite Bénédiction  leur a été donnée en présence des Princes et autres illustres personnes soussignées

Charles Charles Maurice        Alexandre

Hugues B. Maret Duroc,        Duc de Frioul

Bertrand Bouchet                F. E. Dillon

H. G. Bertrand.                   Girardin Dillon

Dillon                               La Tour du Pin

L. Bertrand                       Lally Tolendal

Ant. Eust. Évêque de Nancy de Boucheporn,

préfet du palais de S.M. le Roi de Hollande.

Déchard Curé de St Leu Taverny ».

 

On lit en marge:

« M. de Mr Henry Gatien Bertrand et de Demoiselle Françoise Elisabeth de Dillon », en abréviation de

« Mariage de... ».

L'acte religieux est original et l'on y voit les signatures autographes telles que nous les avons mentionnées sous cet acte. On y remarque ainsi, dans leur ordre, celles de Talleyrand (Charles Maurice), de Berthier, Prince Souverain de Neuchâtel (Alexandre), de Maret (Hugues B. Maret), de Duroc (Duroc, Duc de Frioul) que Bertrand remplacera à sa mort comme Grand-Maréchal du Palais et avec lequel il veille pour l'Eternité sur l'Empereur, aux portes de son Tombeau des Invalides, à Paris. Viennent ensuite, du côté gauche, les signatures du père du marié (Bertrand), semble-t-il, puis, une signature (Bouchet) soulignée par un paraphe épais qui fait hésiter pour la considérer sûrement comme celle d'une femme, c'est-à-dire comme celle de la mère de Bertrand ; au-dessous, une autre signature (H.G. Bertrand), celle du marié sans doute et au-dessous encore (L ? Bertrand), signature peut- être de Louis Bertrand-Boislarge, frère du marié.

 

 

Du côté droit ont signé : la mariée (F. E. Dillon), puis sa mère (Girardin Dillon), puis, la Marquise de la Tour du Pin, sa demi-sœur (Dillon La Tour du Pin) ; sous sa signature, s'en lit une autre (Lally Tolendal) ; on sait que le Gouverneur des Établissements Français dans l'Inde était d'origine irlandaise;

c'est vraisemblablement la signature de son fils, Trophime Gérard, que l'on trouve ici; Marie Dillon, tante du comte Arthur Dillon, morte en 1786 à Saint Germain-en-Laye s'était dévouée aux intérêts du jeune Lally après l'exécution de son père. Plus bas, on lit la signature de Monseigneur d'Osmond, Évêque de Nancy, premier aumônier honoraire de Sa Majesté le Roi de Hollande, qui donna la bénédiction nuptiale aux époux (feu Ant. Eust. Évêque de Nancy); né le 6 février 1754 à Saint-Domingue, Antoine Eustache d'Osmond, sacré le 1er mai 1785, était devenu la même année, Évêque de Comminges, où il avait succédé à Charles Antoine Gabriel d'Osmond, démissionnaire. Rentré en France en février 1802, placé alors sur le siège de Nancy, il deviendra plus tard Archevêque de Florence le 22 octobre 1810 n. Au-dessous de la signature de l'Evêque, se trouve celle du Préfet du Palais du Roi Louis (de Boucheporn, préfet du Palais de S. M. le Roi de Hollande), fils de l'ancien Intendant de Corse, ami des Bonaparte, et tout en bas, à droite, celle du curé de St-Leu-Taverny (Déchard, Curé de St-Leu);

Il sera longtemps encore curé de cette paroisse et gardera, sa vie entière, une fidélité aux Bonaparte, déposant en l'église de St-Leu les restes de Charles Bonaparte, lorsque le Prince de Condé devenu propriétaire du château de la Reine Hortense les en chassera de leur tombeau, en 1819.

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Reprise de la guerre

 

Bertrand se distinguera dans les campagne napoléoniennes, comme en 1809 où il construira les ponts de l'île Lobau sur le Danube. Il sera nommé, en 1811, Gouverneur Général des Provinces Illyriennes, puis, en 1813, commandera le IVe corps d'armée. Duroc sera tué en 1813 et l’Empereur choisira Bertrand comme Grand Maréchal du Palais et remplira toutes les fonctions de premier Maître en exil puis reviendra en France peu après le débarquement de Napoléon à Golfe Juan. Bertrand sera à Waterloo, et son nom est gravé dans le dernier Quartier Général de l'Empereur, au Caillou.

 

Il reviendra à Paris avec l'Empereur et les Bertrand seront ses compagnons à Sainte-Hélène; Arthur, l'un de leurs enfants, y naîtra; là-bas, Bertrand notera chaque jour les événements sur ses Cahiers que M. Fleuriot de Langle nous a heureusement déchiffrés. Le 5 mai 1821, à 5 h. 50 du soir, Bertrand fermera les paupières de l'Empereur; un genou en terre, il se recueillera auprès du Maître qu'il aura tant et si bien servi ; Fanny et les petits Bertrand l'imiteront, ainsi que tous. Honorons cette fidélité exemplaire de Bertrand et de Fanny ; ils y auront quelque mérite, si l'on pense que, par exemple, Louis XVIII verra venir le servir les deux beaux-frères des Bertrand, le marquis de la Tour du Pin, préfet de Napoléon et le duc de Fitz James et que ce dernier osera, chose incroyable, utiliser une lettre admirable de Bertrand pour entraîner son accusation et sa condamnation à mort en 1816 .

 

La mort

 

Le 6 mars 1836, la Comtesse Bertrand s'éteindra en son château de Lalœuf, à Saint-Maur (Indre) à la suite d’un cancer du sein.

Ainsi se terminait une union de 28 ans véritablement heureuse ; voici Acte de décès de Fanny :  

« L'an mil huit cent trente six, le sept mars huit heures du matin, par devant nous, Frédéric Darnault, adjoint à la mairie de Saint Maur, remplissant par intérim les fonctions de Maire, sont comparus Messieurs Louis Bertrand Boislarge, propriétaire, Officier de la Légion d'Honneur, âgé de cinquante un ans, beau-frère de la décédée ci-après dénommée, et Jules Henri Duris Dufresne, propriétaire, âgé de trente huit ans, neveu de la décédée, demeurant tous deux ville de Châteauroux, lesquels nous ont déclaré que dame Françoise Elizabeth Dillon, âgée de cinquante ans, épouse de M. le Comte Henri Gatien Bertrand, Lieutenant Général, Grand Cordon de la Légion d'Honneur, domicilié à Châteauroux, est décédée hier, à six heures du soir, en son château de Lalœuf sis en cette commune de Saint Maur; et les déclarants ont signé avec nous le présent acte, après que lecture du présent acte leur a été faite.

        H. Duris Dufresne                      Bertrand

                                 Darnault, Adjoint».

 

Louis Bertrand-Boislarge, signataire de l'acte, frère cadet du Grand-Maréchal, était venu au mariage de Fanny; l'autre signataire est un fils de Marie-Henriette Bertrand, sœur du Grand-Maréchal et de Louis Bertrand-Boislarge ; elle avait épousé François Duris-Dufresne.

 

La Comtesse Bertrand fut inhumée le 10 (ou le 11) mars 1836 au cimetière du Père Lachaise à Paris 14. Bertrand lui survécut assez pour pouvoir retourner à Sainte-Hélène en 1840 rechercher les restes de l'Empereur et assister à leur triomphal retour à Paris. 

 

La Cinquième coalition

 

La guerre de la Cinquième Coalition est un conflit qui opposa un coalition menée par l’Empire d’Autriche et le Royaume Uni à l’Empire Français de Napoléon et à la Bavière. Les engagements entre la France et l’Autriche, les deux principaux belligérants, se déroulèrent dans toute l’Europe centrale entre avril et juillet 1809 et causèrent de lourdes pertes dans les deux camps.

 

Le Royaume Uni, déjà impliqué sur le continent dans la guerre d’Espagne, lança une expédition dans les Pays Bas, celle-ci fut réduite à néants par les corps d’armées Napoléoniens, pour soulager l’Autriche mais celle-ci ne permit de changer le cours de la guerre.

Malgré quelques victoires défensives mineures, l’absence dans la coalition de la Russie ou de la Prusse permit à Napoléon de remporter sur l’Autriche dépassée en nombre, une victoire décisive lors des batailles sanglantes d’ Essling (1809) par la brillante action quant à la rapide construction des ponts hardis établis sur le Danube. Sans l’active habileté de Bertrand, l’armée française enfermée dans l’île de la Lobau ne pouvait se porter sur les champs de batailles.

 

Le 9 avril 1811, il succède à Marmont comme gouverneur des Provinces Illriennes. C’est un demi-échec, Bertrand peu à l’aise dans ce rôle nouveau pour lui, semblant hésiter à prendre des décisions. A la fin de 1812, Napoléon doit lui retirer ses fonctions, mais lui donne le commandement du XIXè corps de la Grande Armée. Bertrand n’y fait pas des merveilles, notamment lorsque ses troupes sont battues par Blücher et Yorck devant Waterburg le 3 octobre 1813. Le 18 novembre 1813, il et nommé grand Maréchal du Palais et s’installe aux Tuileries le 20 novembre 1813.

 

 

Après l’Empire

 

C’est tout naturellement qu’il suit l’Empereur à l’île d’Elbe où il exerce les fonctions de ministre de l’Intérieur et Gouverneur des affaires civiles. Il y est rejoint par son épouse Fanny, qui mit au monde un petit Alexandre décédé à quelques mois à la suite d’une erreur médicale. Pendant les Cent-Jours, il se réinstalle aux Tuileries. Il redevient Grand Maréchal du Palais et conseiller militaire de Napoléon pendant cette période. Après Waterloo, il suit l’Empereur à la Malmaison, puis dans le reste de son périple jusqu’à Sainte Hélène.

Le 7 mai 1816, Bertrand est condamné à mort par contumace pour trahison  envers le Roi Louis XVIII, à cause d’une lettre secrète qu’il a écrite au Duc Fitz-James dans laquelle il déclare: «Je reste sujet du Roi et je serai son sujet fidèle», et promet de quitter Napoléon en échange d’un retour chez sa famille en France. Bertrand revient à Paris en octobre 1821. Amnistié de sa condamnation à mort par contumace le 24 octobre 1821, accueilli à Calais, il se partage entre ses terres de Laloeuf, près de Nohant-Vic, et son petit hôtel parisien de la rue de la Victoire.

 

La monarchie de Juillet le nomme recteur de l’École Polytechnique en novembre 1830. Élu député de l’Indre en 1831, il siège à gauche. Il est battu en 1834, et se retire de la vie publique.

 

Sa seule fille, Hortense-Eugénie (18 novembre 1810-Palais des Tuileries décédera en 1889) a épousé Amédée Thayer, sénateur du Second Empire. Ils ont 4 fils, Napoléon, Henri, Arthur ( 1817-1871) – né à Sainte Hélène et dont sa mère annonça ainsi la naissance à l’Empereur:

«Sire, j’ai l’honneur de vous présenter le premier français qui soit entré à Longwood sans la permission du gouverneur» et Alphonse.

Ses deux fils aînés lui causent bien des soucis, à tel point qu’il s’éloigne d’eux pendant trois ans à la Martinique, avec le titre de gouverneur, sous le prétexte d’exploiter les plantations de canne à sucre léguées par sa belle mère.

 

Revenu en France en 1840, il remet à Louis Philippe l’épée de l’Empereur. Cet acte n’est pas sans soulever l’indignation de la famille Bonaparte qui réclamait ce legs que leur illustre parent leur avait lassé par testament. Avec son dernier fils Arthur, Bertrand embarque sur la Belle Poule le 7 juillet 1840 et participe à l’expédition organisée pour ramener les cendres de l’Empereur Napoléon restées à Sainte Hélène depuis mai 1821.

 

A l’automne 1842, le général Bertrand gagne à nouveau la Martinique où il séjourne quelques mois. Après un périple maritime dans les Caraïbes, il débarque à la Nouvelle Orléans et visite les Etats Unis du Sud au Nord-Est (13 juillet – 25 novembre 1843); c’est l’occasion pour lui de découvrir un pays où il à failli accompagner Napoléon en 1815. Il bénéficie d’un accueil très chaleureux dans toutes les villes  où il passe et rencontre plusieurs personnalités politiques américaines de premiers plans. A son retour en France et à Châteauroux, victime d’un refroidissement, il meurt brutalement le 31 janvier 1844, à l’âge de soixante dix ans.

Son enterrement, suivi seulement par son fils Arthur, fait un contraste avec son ultime destinée le 5 mai 1847.

 

Sur la proposition du colonel et député Bricqueville, la dépouille de Bertrand est ramenée à Paris pour être enterrée aux Invalides, en vis à vis de Duroc.

 

Depuis le transfert des cendres de Napoléon dans la crypte conçue par Louis Visconti, il veille à l’entrée du tombeau de ce Maître qu’il continue de servir dans la mort.

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FANTIN DES ODOARDS (1778-1866)

 

 

 

 

Le baron Louis-Florimond Fantin des Odoards vécut ses dernières années à Saint-Leu-Taverny où il mourut. Sa sépulture est toujours présente dans le cimetière de Taverny et une rue de Saint-Leu, proche du passage des Liboux, porte son nom.

 

                Né à Embrun le 23 décembre 1778,fils d’Etienne-Florimond Fantin des Odoards, avocat à la cour, lieutenant de la juridiction archiépiscopale de l’Embrunois et subdélégué de l’intendant au département d’Embrun et d’Hélène Gerbier, il débuta sa carrière militaire le 19 juillet 1800 en qualité de sous-lieutenant dans la Légion vaudoise avant de prendre part aux deux  campagnes d’Italie où il fut blessé une première fois et où il obtint les grades de lieutenant le 8 août 1800 puis de capitaine du 31° d’infanterie légère le 22 mars 1805. Sous le Premier Empire, il participa à toutes les campagnes de la Grande Armée où il se distingua par sa bravoure. Blessé une seconde fois en 1807 à Friedland, son courage fut à nouveau reconnu lors de la prise de Porto au Portugal. Il servit en Espagne de 1809 à 1811. Le 24 juin 1811 il devint Chef de bataillon dans les grenadiers à pied de la Vieille garde.

 

                A Moscou, il est promu au grade de major au sein du 17° d’infanterie de ligne. En 1813 il reçoit des mains de l’Empereur  la croix d’officier de la Légion d’Honneur avant d’être nommé à la tête du 25° d’infanterie de ligne en tant que colonel. Il est fait prisonnier lors de la capitulation de Dresde le 11 novembre 1813. Licencié de l’armée le 13 octobre 1814, il reprit du service  à la tête du 22° de ligne durant les Cent Jours participant avec gloire à la bataille de Ligny. Rappelé le 14 avril 1819 par le Ministre de la Guerre, le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, il participa en 1823 à la Guerre d’Espagne qui opposa la France, chargée par la Sainte Alliance de rendre au roi Ferdinand VII son trône menacé par les libéraux espagnols. Il se distingua lors de la prise du pont de Molins de Rey où son cheval fut tué sous lui. Le 23 juillet 1823 il est nommé maréchal de camp. Gouverneur de Tarragone la même année, Inspecteur général de l’infanterie en 1825, il fit partie de la commission mixte de l’armement des places du royaume de 1826 à 1829.

 

                C’est le gouvernement de 1830 qui le nomma membre du comité permanent de l’infanterie  et de la cavalerie, fonction qu’il exerça de1832 à 1834, puis membre du jury d’examen de l’Ecole militaire de Saint-Cyr et de la commission d’état-major de 1835 à 1838.

                Retiré à Saint Leu-Taverny,  dans la réserve le 24 décembre 1840, il prit la tête de la Garde nationale du canton composée des bataillons de Montmorency, Deuil, Saint-Leu et Taverny.

Sa propriété s’ouvrait sur la rue de l’Ermitage avec un débouché sur la Grande Rue, notre actuelle rue du Général Leclerc, à proximité d’un kiosque en treillis de bois aujourd’hui disparu. Il semble que, depuis ce belvédère, le général guettait l’arrivée de la diligence pour Paris …

                Officier de la Légion d’Honneur et chevalier de Saint-Louis, il reçut de Napoléon III le 12 août 1857 la médaille de Sainte-Hélène, portant la  célèbre mention   « A ses compagnons de gloire, sa dernière pensée le 5 mai 1821 » Il était également décoré de l’ordre de St Ferdinand d’Espagne.

                Fantin des Odoards épousa le 20 février 1856 Hyacinthe Julie Josèphe Roelans. 

Il mourut le 21 mai 1866, laissant d’intéressantes mémoires publiées après sa mort en 1895 et rééditées en 2009 chez Le livre chez vous : Journal du général Fantin des Odoards, étapes d'un officier de la grande armée 1800-1830. Son épouse lui survécut jusqu’en 1902.

                Ses obsèques réunirent une foule compacte qui défila de l’église de Saint-Leu jusqu’au cimetière de Taverny. L’orphéon de St Leu menait le cortège, suivi des fanfares des sapeurs-pompiers des deux localités commandées pour St Leu par MM. Marcaillou capitaine, Lucien Pigny lieutenant et Imbert, sous-lieutenant, pour Taverny par MM. Morisset lieutenant et Hude sous-lieutenant. Les médaillés de Ste Hélène suivaient avec le clergé. Le cercueil était porté par les membres de la société de secours mutuels. Le conseil municipal de St Leu avait à sa tête M. Leduc, maire et M. Paris, adjoint. Pour Taverny étaient présents M Desfosses, maire et M. Langlois, adjoint.

                Les dernières prières avaient été récitées par le curé du Plessis-Bouchard et un ami du général M. Maillard, officier d’académie, avait prononcé l’oraison funèbre dont voici un extrait :

                « …Militaire instruit, soldat philosophe, il avait parcouru les armes à la main toute l’Europe, depuis l’extrémité du Portugal jusqu’au cœur de la Russie, mettant à profit ses courts loisirs pour étudier la langue et les mœurs des peuples dont il foulait le territoire, et rapportant de ses excursions lointaines une moisson de souvenirs qui devait embellir sa longue existence.(…) Vous avez passé votre dernière revue, Général, et ce n’est pas celle dont vous devez être le moins fier. Maintenant reposez en paix au pied de notre vieille église, à l’abri des bois que vous aimiez, et vos restes mortels palpiteront encore lorsque dans les fêtes nationales, la voix du tambour, se mêlant aux chants sacrés, s’élèvera vers les espaces célestes du haut desquels votre belle âme plane dès aujourd’hui sur nous… »

 

                A noter que l’oncle du général, Antoine-Etienne-Nicolas Fantin des Odoards (1738-1820), fut chanoine de la Sainte Chapelle de Paris. Emprisonné sous la Terreur bien que  rallié aux idées révolutionnaires, il fit, après avoir été relevé de ses vœux par Pie VII, une carrière de publiciste et d’historien et écrivit notamment en 1798 une « Histoire de la République française depuis la séparation de la Convention nationale, jusqu'à la conclusion de la paix entre la France et l'empereur, pour faire suite à l'Histoire philosophique de la révolution de France.»    

Extrait du journal de Fantin des Odoards sur la mort de Napoléon I :

« La fin de l’Empereur, que les feuilles publiques viennent de nous révéler, a été un coup de foudre pour tous ceux qui, comme moi, avaient dans leur fanatisme, fait un demi-dieu du héros qui a porté si loin et si haut la gloire du nom français. Il nous semblait que Napoléon était au-dessus de l’humanité, qu’il ne pouvait pas mourir, que son corps devait être impérissable comme son nom ; et il est mort ! Voilà le roi des rois couché dans un cercueil !

Ses yeux ne lanceront plus d’éclairs ; sa présence et sa voix n’électriseront plus les armées ; un mouvement des sourcils du moderne Jupiter n’ébranlera plus le monde. » 

Sources :

Henry Caignard : St Leu la Forêt – Ed. Roudil 1970

Funérailles du Général Fantin des Odoards - Imp. Poitevin – 1866

Historique résumé du 22e régiment d'infanterie. (Montélimar 1893)                    

 

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